Retrouvailles

Sur sa chaise de surveillant, un jounin se tenait la tête à l'endroit même où une bosse fumante prenait de plus en plus de volume. Son compère, encore intact, tentait d'amadouer la furie qui était à l'origine de tout ce vacarme. Et ce n'était autre que Keiky... Comme on le lui avait suggéré à l'hôpital, elle s'était rendue au palais ce matin là afin de recevoir sa réhabilitation après un an d'absence. Il lui fallait aussi une nouvelle plaque de ninja, sans compter qu'elle était intriguée par l'absence du Raikage depuis presque un an. Peut-être qu'on la renseignerait davantage si elle pouvait parler à la Raikage suppléante, du nom d'Ikari si ce qu'on lui avait dit la veille était vrai.

Sauf qu'après avoir été absente durant un an, son retour en traumatisait plus d'un. C'était le cas de ce jounin qui avait crié au fantôme en voyant la kunoichi débarquer devant les portes du palais.

« T’en connais beaucoup des fantômes, toi !? Crétin !!! »

« Ola, Berlu, calme-toi ! »

« Keiky ! »

« Kei…ky ? »

S’il est vrai que l’administration connaissait le véritable prénom de la jeune femme, on avait pris l’habitude de la nommer Berlu puisque c'est ainsi qu'elle se nommait elle-même tout en taisant son vrai prénom. D’où l’incompréhension du second garde qui en vint à s’interroger sur la santé mentale de la sanin. Avait-elle deviné ses pensées au regard dubitatif du jounin ? Sans doute, car elle se fâcha de plus belle, en débitant une flopée de nom d’oiseaux à l’adresse du garde…

*Berlu ou Keiky, ça reste une furie !* pensa le garde assis qui reconnaissait avec regret qu'elle n'avait rien d'un spectre.

A ce baroufle s’en joignit bientôt un autre : celui d’un homme d’une cinquantaine d’années bien tassées, mais frais comme un gardon, chevelure blanche et… caleçon à l’effigie des grenouilles… L’homme, fermement empoigné par deux ninjas, prétendait haut et fort qu’il était innocent et qu’en prime, il était raikage. Les deux groupes finirent par être à portée de vue et bien sûr, la kunoichi reconnut à la fois la voix et la silhouette du prisonnier. Quant à son accoutrement, il laissait penser que l’homme venait des bains. Nul doute possible, c’était Jiraya, le vrai, l'unique. Keiky pointa son sensei du doigt et en guise de salutation après un an :

« Aaaaaaaaaah ! Tu espionnais encore les filles aux bains, vieux pervers !!! »

La joie illumina en un instant le visage du vieux pervers. Cette jeune fille, cette femme en fait, n'était autre que Berlu ! Sa Berlu à lui, son élève bien aimée. Il ne l'avait plus revu depuis qu'il l'avait laissée aux soins des médecins de Kumo, s'en partant pour la guerre. A son retour, on l'avait informé qu'elle était partie pour on ne sait où. Mais en cet instant, elle était bien là, devant lui. Belle comme jamais, rayonnante, et animée d'une nouvelle force qui brûlait dans ses yeux bruns presque rouges.

"... Ber..."

Les jounins sautèrent à la défense de leur Raïkage. Plaquant leurs mains sur sa bouche.

"Non seigneur Raïkage ! Maintenant c'est Keiky. Elle a repris son vrai nom en fait. Donc c'est la même qu'avant, juste qu'il faut l'appeler Keiky, vous voyez ?"

"Ah bon ? Pourtant elle ressemble quand même vachement à Berlu !"

Les responsables de missions sentirent le danger venir mais le Raïkage, ses poignets encore prisonniers de l'étreinte de ses gardiennes ne put rien faire. Son nez craqua et il poussa un cri étouffé.

Keiky atterrit avec la légèreté d'une plume après le coup de genou qu'elle venait de balancer à la figure du Raikage. Toujours retenu par ses gardes, ce dernier semblait avoir perdu de cette joie dont il faisait preuve l'instant d'avant. Finalement, les gardes libérèrent le Raikage.

"K-e-i-k-y, Keiky ! Répète après moi !"

Il ronchonnait, et allait certainement se mettre en colère après le coup qu'il venait de prendre ; d'une de ces colères boudeuses dont il avait le secret. En y pensant, Keiky réalisa à quel point ce vieux bonhomme qu'elle admirait malgré ses vices lui avait manqué. C'était bien la première fois qu'elle avait envie de sauter au cou de Jiraya mais se garda bien de le faire. Ce n'était pas une question de retenue, loin de là. Disons qu'elle voulait surtout éviter les mains baladeuses du pervers... A la place, elle afficha un sourire radieux :

"Je suis rentrée ! ... Tiens, tu saignes du nez..."

"Ouais je saigne du nez ! Mais c'est pas parce que j'suis content d'te voir ! Petite peste ! Les gars de Kiri t'ont raté mais je rendrai service à tout le monde en finissant leur travail !"

Jiraya avait semblait-il donner involontairement la même idée à toutes les personnes présentes.

"Tous à couvert ! Le Raïkage se bat contre Ber... Aie ! Keiky !"

On s'écarta le plus vite possible, certains cherchant à s'abriter dans les armoires, d'autres, déboussolés par la peur, préférèrent se jeter par la fenêtre. De toute façon avec ces deux-là, il n'y auraît bientôt plus ni armoire ni fenêtre. Le Raïkage fit craquer ses doigts et ses vertèbres et salua son adversaire.

"Ton heure est venue, petit nénuphard. Sauras-tu trouver la force en toi pour t'élever à la grâce de la fleur de lotus ?"

Il prit la pose dans une tempête de paillettes.

Au fur et à mesure que le Raikage pestait et que l'assemblée se mettait à couvert avec plus ou moins de succès, la kunoichi sentait ses veines enfler sous un torrent de sang bouillonnant. Elle était sur le point d'exploser.

"Petite peste ? Petit nénuphar ?"

Éruption volcanique, Keiky craquait ! De rage, elle enfonça son poing dans une armoire : la porte se brisa, laissant apparaitre un ninja blanc comme linge et ruisselant d'une sueur froide. Il décampa sans demander son reste, sans voir la kunoichi pointer le vieux ronchon de l'index. C'est tout juste s'il l'entendit vociférer un :

"et puis d'abord, c'est quoi toutes ces paillettes ?!?"

Oubliant d'un seul coup la joie qu'elle avait eu de revoir son sensei, la Keiky fut prise d'une furieuse envie de tanner la peau à ce vieux crapaud baveux. Et loin de refouler son ardeur, elle se rua sur le sanin avec une vélocité qu'il ne lui connaissait pas encore, et visa tout naturellement ses points faibles...

[là, il manque Sephi pour achever le tableau ! ^^]

Etait-ce vraiment celle qu'il avait connu ? Comme elle avait changé en si peu de temps. Plus déterminé que jamais, son regard était animé d'une force qu'il avait longtemps attendu de voir s'exprimer. C'était une Berlu parfaitement nue, libérée de tout autre pensée que celle du combat, c'était Keiky. Keiky. Silhouette affûtée, taillée pour le combat, et des yeux qu'il retrouvait avec plaisir, les mêmes yeux de gamine tout compte fait. Mais ce qu'il avait toujours préféré chez elle, il le retrouvait étrangement changé. Il ne put immédiatement comprendre ce qui n'allait pas. Mais peut être que... Incroyable.

"Elle a prit au moins une taille ! Mouahahah ! J'ai laissé une planche à pain et je retrouve une..."

Si cet endroit avait pu craqué, le son auraît été encore plus sinistre que pour le nez. Néanmoins le sourire crispé laissa place à une certaine perversité.

"Plus rapide, plus belle; ne me fais pas croire que tu es moins maligne."

Plutôt que de dégager la jambe de son élève, le Raïkage saisit son autre jambe et finit de la déséquilibrer.

Ce qui, il y a quelques temps encore, aurait durement entamé la confiance de la kunoichi ne la perturbait plus aujourd'hui. Jouant sur son agilité presque féline, elle enchaina sur un salto arrière pour se rétablir, tout en visant du talon le menton de l'ermite aux grenouilles.

Bien entendu, Keiky s'attendait à ce qu'il esquive. Elle sentit peser sur elle un regard lubrique et moqueur quand, à quelques pas de distance, elle se redressera. Elle ne connaissait que trop bien son sensei et savait pertinemment qu'il la testait : assez provoquant pour agacer son élève mais mesurant sa force malgré tout. Un bougre au cœur d'or, voilà à qui elle avait fait serment d'allégeance. Pourtant, la jeune femme ne montrait aucune faiblesse d'âme, bien au contraire : ses gestes étaient précis, sa concentration maximale. Keiky ne pensait qu'à une seule chose : prouver au Raikage qu'elle pouvait et allait surpasser les attentes de ce dernier.

"Jiji, tu te souviens de mon affinité ?"

Sans attendre de réponse, Keiky composa un signe, semblable au Tir Suiton. Ce qui n'était qu'une feinte destinée à camoufler le mince fil presqu'invisible qu'elle tenait entre ses doigts et dont elle avait réussi à enrouler l'extrémité autour de la jambe de Jiraya pendant qu'il évitait le salto. Elle perçut dans les yeux de son adversaire une lueur qu'elle prit pour de l'étonnement mais déjà, le fil avait été tendu et un chakra raiton courrait le long du fil.

"On a un fil à la patte !?"

Si Keiky avait su caché ses mains, Jiraya n'auraît compris ce qu'il se passait qu'après un redoutable choc électrique. Heureusement, une crispation de ses doigts qui ne pouvait pas être naturelle révélait la présence d'un mince fil sur lequel se propageait un étrange chakra qu'il s'éttonna de découvrir chez elle. Il en avait la preuve, c'était une kunoichi du Kumo. Une de ses techniques favorites allait une fois de plus montrer son efficacité.

"Le gardien d'épines."

Cette coque qui le faisait ressembler à une châtaigne avait coupé net le fil avant que le flux ne parvienne jusqu'à lui. Mais contrairement à l'habitude que Keiky lui connaissait, il ne rétracta pas ses épines après l'assaut. Très handicapantes pour se mouvoir, ces épines formèrent au contraire une nouvelle forme autour du Raïkage.

"Intéressant ça... J'en ai connu quelques uns qui se sont essayé à ce style de combat. J'aurai quelques conseils à te donner après ta fessée. Mais en attendant, si tu veux te la jouer mi-distance, je suis ton homme."

La forme s'immobilisa soudain pour figer le temps d'un instant la gueule béante et énorme d'un lion. Le félin plongea en avant, amenant les cheveux de Jiraya à une longueur tout simplement ahurissante.

Le fil parcouru de chakra tomba au sol en y laissant une profonde brûlure. Le Raikage n'était pas tombé dans le piège, c'était à prévoir. Mieux encore, Jiraya prenait le combat très au sérieux, à présent. En voyant les épines blanches s'agrandir dangereusement, Keiky jugea bon de prendre un peu de recul. Deux bonds en arrière lui donnèrent le temps de se saisir d'un kunai juste avant que la masse blanche hérissée de pics n'arrive sur elle.

Keiky était curieuse de savoir si le Gardien d'épine pouvait protéger le Raikage des attaques foudroyantes. En moins d'une seconde, elle avait pesé le pour et le contre : Jiraya n'avait pas tort, son style de combat avait de nombreuses failles et ne valait pas celle des jumeaux mais sa maitrise du Raiton étant encore imparfaite, l'associer à une arme en métal lui demandait à l'heure actuelle beaucoup trop de ressources. Toutefois elle n'aurait peut-être pas une seconde chance. De toute façon, elle n'avait rien à perdre, autant essayer maintenant que la proximité lui rendait la tache plus facile.

Keiky attendit donc de pied ferme les pics menaçants : elle évita de justesse les premiers, ignora la pointe qui lui érafla l'épaule, para celle qui visait son cœur et se concentra pour charger son kunai de Raiton. Elle espérait juste que cela suffirait à repousser le Raikage et cherchait déjà le moyen de forcer le combat rapproché où elle pourrait alors déployer son raiton sans artifice.

La forêt de piques n'était pas suffisament adaptée au combat que Jiraya menait. Pas suffisament précise pour garantir des blessures qu'il pouvait infliger, il préféra rétracter ses lances, non sans garder un oeil sur le kunaï brillant qu'il devinait chargé à bloc. Et vu les dégâts infligés au sol par le fil, mieux valait que cette arme n'atteigne pas son but.

En fait, il était même nécessaire de la neutraliser. Jiraya ne savait pas jusqu'à quel point son élève maîtrisait le Raïton et il aurait été tout à fait possible de créer une sorte d'arc électrique si le kunaï passait trop près.

Il saisit donc un de ses propres kunaïs qu'il envoya se ficher dans un mur, juste sous le plafond. Et voulant imiter son élève, il y avait accroché un fil. Devant l'incompréhension de Keiky, il souffla sur le fil qui s'embrasa. En mois de dix secondes, la pièce fut plongée dans une épaisse vapeur digne des sources les plus chaudes de Konoha. Mais en quoi percer les conduites d'eau de la salle pouvait-il lui être utile ?

A la seconde où la vapeur s'échappa des brèches du plafond, Keiky poussa un juron de sa voix intérieure. Pour s'y être frottée, elle savait que sa maitrise toute relative du Raiton n'était pas fiable dans un environnement aussi humide. Entre autre, maintenir ce chakra électrique dans une pièce confinée et remplie de brouillard était le meilleur moyen de faire sauter la Tour. Et la facture aurait été pour sa pomme... Aussi renonça-t-elle au kunai chargé de Raiton. Restait à savoir ce que mijotait ce vieux pervers dans cette brume devenu épaisse. La kunoichi recula prestement de deux trois pas et s'accroupit, tous ses sens en alerte. Il ne lui fallut que quelques secondes pour décider de ce qu'elle allait faire. Il lui suffisait de tendre une toile d'araignée grâce à des fils attachés à des shurikens. Si Jiraya tentait le moindre mouvement, elle pourrait ainsi le percevoir malgré cette visibilité nulle et le gratifier d'une bonne châtaigne en utilisant ses fils comme conducteur. De quoi l'inviter à rester sur ses gardes...

Mais avant qu'elle ne puisse mettre son plan en action, la porte du couloir s'ouvrit brutalement, laissant apparaitre un ninja marchant le nez dans ses dossiers :

"Keiky, la Raikage suppléante va vous recevoir, veuillez me suiv..."

Nez qu'il leva en se prenant une bouffée de vapeur qui le cloua sur place. Évacuée via le couloir, la brume levait petit à petit le voile sur les protagonistes d'un combat sans fondement. D'un côté, un quinquagénaire pris en flagrant délit de vandalisme et de l'autre, une jeune femme accroupie dans un coin.

"Euh, salut..."

Elle croisa le regard du ninja qui allait, incrédule, du sol déchiqueté au plafond ébréché, du plafond au Raikage, du Raikage à la jounin. Laquelle avait eu vent du caractère peu commode de la Raikage suppléante et préféra prendre les devants...

"C'est pas moi, c'est lui !" se défendit-elle en pointant le sanin du doigt.

*Merde. Trop tard.*

Il n'était plus le jeune Jiraya, il fallait bien l'avouer. Avant, jamais il ne se serait écarté de cette fenêtre par laquelle il pouvait s'échapper si vite. Moins de trois pas, c'était la règle d'or. Où était passé le jeune mateur qui se préparait toujours plusieurs sorties de secours ? Jamais il ne pourrait être le grand ninja qu'il avait rêvé...

"Mais c'est moi le Raïkage ?!"

"Euh, en effet seigneur Raïkage. C'est vous le Raïkage."

Jiraya composa quelques signes et changea parfaitement d'apparence. A la place du vieillard se tenait maintenant une seconde Keiky.

"Et maintenant je suis qui ?"

"Euh, Keiky ?"

"Très bien ! Donc quand on te demandera qui t'a fait ça, tu sais ce que tu devras répondre."

"Qui m'a fait ça quoi ?"

La preuve était faite; Le crâne d'un humain normalement constitué était mons résistant qu'une porte en chêne massif. Le Raïkage épousseta sa veste et sourit à Keiky :

"Alors, on y va, voir ta Raïkaguette oui ou non ?"

"Espèce de..."

Keiky se releva, à la fois agacée par la façon dont le Raikage abusait de la situation et résignée... Mais il ne perdait rien pour attendre, elle aurait bien une autre occasion de lui mettre du plomb dans la cervelle. Tout en prenant soin d'éviter l'eau bouillante qui filtrait encore par les fissures du plafond, ainsi que le pauvre jounin assommé par le vieux sanin, la kunoichi sortit de la pièce et rejoignit le bureau du Raikage où elle fut introduite par un garde. La jeune femme fut stupéfaite : le bureau était propre, parfaitement ordonné. Rien à voir avec ce bureau bordélique de Jiraya.

*Au moins, elle semble faire son boulot, elle ! Pas comme Jiji...*

Tout à coup, une voix s'éleva du fauteuil dont les invités ne voyaient que le dos. Une voix féminine, à la fois douce et autoritaire, sans aucun doute celle de la Raikage suppléante. Obéissante, Keiky se rapprocha du bureau en même temps que le fauteuil tourna sur lui-même, dévoilant une femme d'une grande beauté. Cette dernière se pencha avec élégance et jeta mollement sur le bureau un dossier arborant le sigle confidentiel. Parmi les papiers, il y avait aussi une plainte émanant des bains publics de Kumo...

"Keiky, prête à reprendre du service. J'amène aussi le pervers qui est à l'origine de l'incident des bains publics..."

Sur ces mots, elle se décala juste assez pour que la Raikage suppléante puisse voir l'homme en caleçon se tenant près de la porte...

"J'aurais du m'en douter... Même quand on t'envoie des messages de première urgence, tu préfères prendre du bon temps avant d'en savoir plus."

Ikari exprimait le même désespoir que Keiky avait ressenti bien des fois lors de ses aventures en compagnie de Jiraya et Sephiroth. Il est vrai que cette équipe avait accompli plus d'un haut fait. Mais l'histoire ne retenait que les combats et leurs issues; jamais le quotidien épuisant à supporter un phénomène de bêtise et de perversité comme Jiraya ou à expliquer en vain des plans géniaux à Sephiroth. C'est d'ailleurs le même sentiment d'incompréhension que son élève que le sanin montrait.

"De quel message tu parles ? Moi je suis là parce qu'il n'y a plus une goutte de sake au mont Myôboku. J'vous prends trois caisses et j'y retourne."

"Impossible. Jiraya, il faut que je te parle."

Quelque chose de grâve allait ou était arrivé, le regard d'Ikari ne faisait aucun doute. Mais l'information ne devait concerner que le Raïkage car elle posa un instant ses yeux sur keiky avant d'expliquer à Jiraya qu'elle devait sortir.

"Elle peut rester. Même si elle n'est pas membre des services de renseignements, c'est mon élève et ma partenaire en mission."

"Ca concerne Akatsuki."

"Tu sors."

[Je reposte demain pour la conversation.]

Bien que surprise par l'ordre autoritaire de son senseï, Keiky avait quitté la pièce en fermant la porte derrière elle. L'air frais fit dresser l'échine de Jiraya, en proie à une menace soudaine et parfaitement diabolique.

"Sasuke Uchiwa est venu ici. Accompagné d'un autre Uchiwa nommé Loupao."

Le ventre du Raïkage se serra. Sasuke Uchiwa. Aucun autre homme que le Kazekage lui-même ne l'impressionnait plus. Et au moins était-il facile de lire dans les intentions de Gaara. Car Sasuke était le shinobi parfait. Froid et silencieux, sans attache, il était capable de tout. Il avait été le chef d'Akatsuki, cette organisation qui avait bien failli faire basculer le monde shinobi. Gaara l'avait annoncé mort. Gaara avait encore menti.

"Il n'a rien demandé d'autre que l'abris pour quelques jours et la permission de consulter la bibliothèque. Je lui ai accordé."

Ikari raconta tout, n'omettant aucun détail. Ainsi Sasuke avait perdu la mémoire lui aussi. Jiraya s'en voulu encore d'avantage d'avoir laisser s'échapper Auron. Mais il était maintenant clair que quelqu'un était derrière tout ça. Quelqu'un de suffisament puissant pour retrouver et capturer deux des guerriers les plus puissants de leur époque.

Après avoir docilement refermé la porte derrière elle, Keiky échangea un regard de courtoisie avec le garde puis s'éloigna dans le couloir. A peine deux pas plus tard, elle s'arrêta brusquement.

"Et merde, je n'ai pas récupéré mon bandeau ! Mais si j'y retourne maintenant, je vais juste me faire incendier. ... mmm... Bof, tant pis pour le bandeau, ce sera pour la prochaine fois !"

Cette fois-ci, elle s'éloigna pour de bon. Étonné de voir la kunoichi aussi docile, le jounin de garde s'approcha de la fenêtre et constata qu'elle avait effectivement quitté la tour et se dirigeait à présent vers le centre du village. Lui qui s'attendait à ce qu'elle se révolte de l'ordre donné par le Raikage ne put que retourner sur sa chaise et compter les mouches voler tandis que la kunoichi se cherchait un petit restaurant pour calmer sa faim.