Près d'un an dehors, ça commençait à fouetter...

La grande dame, enveloppée dans son manteau de fourrure, était bien contente de passer enfin les portes de verre des bains du village. L'endroit brillait du sol au plafond et il régnait dans ce hall une atmosphère propice au repos et au soin de soi. Au comptoir attendait une jeune femme charmante, accueillant chaleureusement les clients. Son sourire était à même de faire oublier tous les soucis et ses yeux bruns pétillants ressortaient magnifiquement sur ses beaux cheveux blonds. De petites boucles d'oreille à l'image du symbole de Kumo la montraient comme une jeune femme à la fois vivante et patriote, mais aussi respectueuse et discrète, ce qui plût à la cliente qui était émerveillée, autant par la beauté des lieux que des personnes qui circulaient.

"Bonjour madame. Je vous souhaite la bienvenue aux bains chauds du village de Kumo."

"Bonjour mademoiselle. Fufufu. Je souhaiterais une place dans les bains pour l'après-midi."

"Mais bien sûr madame. Vous pouvez entrer, la cabine numéro 3, sur votre droite est libre."

Réajustant son sac à main après avoir donné quelques billets, la cliente s'avança vers le couloir qui menait à la source des dames. Elle s'interrompit soudainement, intriguée par une étrange harche noire qu'elle n'osa emprunter.

"Excusez-moi, fufufu. Mais, qu'est-ce que ceci je vous pris ?"

"Ca madame ? C'est un détecteur de métamorphose. Pour révéler les ninjas qui se transforment en femme. Vous connaissez je suppose, les frasques de notre maître Raïkage. C'est son intendante qui l'a installé là."

"Quoi ?! Qu'est-ce qu'elle a fait cette... cette... Je veux dire, quelle idée admirable ! Fufufu ! Enfin nous allons pouvoir nous relaxer en paix sans peur d'être obserées par des satyres sans noms, fufufu.
Cependant, j'ai le Ninjutsu en horreur, permettez-moi de passer à côté. Vous n'allez tout de même pas croire que je pourrais être un homme maquillé. Fufufu, fufufu !"

"Mais bien sûr madame. Passez un agréable moment."

Malgré le sourire qu'elle afficha, la jeune employée n'hésita pas un instant et dès que la cliente fût hors de vue, elle pressa, sous le comptoir, un petit bouton rouge qui se mit à clignoter.



*Qu'est-ce qu'elle a fait à mon beau village cette folle ? Un détecteur de Henge ! Et puis quoi encore ? Interdiction des longues vues ? Et pourquoi pas une limitation d'âge à l'entrée aux sex shop ? Il était temps que je revienne. Encore deux mois et on refaisait la déco en rose bonbon.*

"Enfin, voilà finis nos soucis n'est-ce pas ? Fufufu ! Quel plaisir de pouvoir se retrouver entre femmes par ces temps si rudes."

"A qui le dites-vous madame. Depuis que le Raïkage est parti, le village a perdu un peu de lui-même. Il faut reconnaître que malgré tous ses défauts, c'est un homme bon qui a su mener à Kumo là où personne n'auraît jamais cru qu'elle pourrait arriver. On dit qu'il s'est retiré pendant la guerre, à la suite du décès d'une de ses élèves. Quelle tristesse tout de même, ces jeunes personnes qui disparaîssent pour nous protéger..."

*Heureusement qu'elle est belle et qu'elle me décrit aussi bien, autrement on assisterait à la première noyade dans les bains de Kumo depuis longtemps.*

"En fait il serait là, devant moi, en ce moment, je pense que je ne pourrais m'empêcher de l'embrasser."

"Ah oui ? Fufufu. De quoi ?!"

"Mais parfaitement. Imaginez un peu ! Le Raïkage en personne. Et je deviendrais, madame Jiraya, hahahah !"

"Fufufu. Et bien, gardez-le pour vous mais, j'ai quelques informations de premier ordre qui pourrait vous intéresser. On raconte qu'il rentre bientôt. Dès demain à vrai dire. Et je suis certaine que si vous alliez à sa rencontre, il en serait ravi."

"Comment madame ? Mais d'où tenez-vous cela ? C'est incroyable !"

"Disons que j'ai mes petites entrées aux palais Fufufu. Et tenez, autre chose. Son élève -dont on a tant parlé- et bien elle..."

"Excusez-moi madame. Voulez-vous bien nous suivre je vous prie."

Deux jeunes femmes, vêtues de costumes noirs, oreillettes nullement dissimulées, les cheveux plaqués et luisants avaient saisi l'informatrice par les épaules et la tiraient hors de l'eau. Un nuage rose la remplaça bien vite par un homme d'une cinquantaine d'années, à la crinière blanche, le regard ahuri et le caleçon jaune à tête de grenouilles.

"Madame, je suis Jiraya, Raïkage. Je vous attends dès demain, au coucher du soleil... Non attendez... Demain, au sommet de la grande tour ! Non !!!"

On traîna le satire jusqu'à une porte dérobée et une annonce au haut parleur indiqua aux clientes qu'il n'y avait rien à craindre et qu'un simple incident, parfaitement maîtrisé, était survenu.