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 Serment sur un tertre

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Keiky
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MessageSujet: Serment sur un tertre   Serment sur un tertre EmptyMar 17 Nov - 0:54

La nuit était tombée sur le Pays de la Foudre, apportant avec elle les premières gelées de l’année. La fumée des cheminées se mêlaient étroitement à la nappe nuageuse qui stagnait depuis plusieurs jours sur la vallée. Pas un bruit dans les campagnes. Mais au village, l’animation battait son plein. Dans les rues, un groupe de jeunes gens bras dessus bras dessous s’en allait joyeusement diner après être sortis des sources chaudes. L’un des garçons affichait un œil au beurre noir tandis que son compère présentait une bosse au front. Mais ils riaient de bon cœur et se félicitaient d’être encore en vie après avoir été surpris à espionner les filles dans leur bain.

« Tu l’aurais vu avec son balai, la vieille ! Effrayant ! Elle maniait l’manche avec l’agilité d’un singe ! Regarde ça ! J’me suis pris un baquet en pleine poire ! »

Le grand brun à la peau mat se pencha alors sur une jeune femme vêtue d’une tunique noire légère malgré la fraicheur. De l’index, il lui montra la bosse qu’il portait sur le front comme s’il s’agissait d’un trophée. Elle allait lui en faire une seconde, de bosse, mais une autre jeune femme prit la parole :

« Pour sûr que t’es chanceux ! ç’aurait été Kei’, tu s’rais déjà mort ! »

La première jeune femme abaissa alors ses paupières sur ses yeux bruns virant au rouge et opina de la tête ; et pour cause, c’était elle, la dénommée Kei’. La remarque, cependant, n’apeura nullement le fanfaron qui continuait à raconter ses exploits de pervers, pour le plus grand plaisir de la gente masculine. Les filles, elles, protestaient et le priaient de se taire, sans succès. Jusqu’à ce que le jeune homme évoque une mystérieuse beauté entre aperçue dans les montagnes, un jour qu’il était parti chasser du gibier…

« une silhouette magnifique qui se détachait sur le clair de lune… Elle marchait sur les arbres, j’vous dis ! Et des fils argentés dansaient autour d’elle… Tout comme ses longs cheveux… Ah, qu’elle était belle ! Et féminine ! Pas comme Kei’ … outch… »

L’intéressée venait de lui décocher un coup de coude dans l’estomac. La scène amusa les autres jeunes gens : les filles étaient vengées et les garçons se moquaient des dires quelque peu douteux du jeune homme. Seules Kei’ et Kyoko, la jeune femme qui était intervenue quelques secondes plus tôt, restèrent à l’écart. Kyoko savait que son amie d’enfance s’avérait être une kunoichi mais ce n’était pas quelque chose dont les autres devaient être informés. Aussi baissa-t-elle la voix quand elle s’adressa à elle.

« C’était toi, la Beauté du Clair de Lune, pas vrai ? Depuis ton retour au village, tu n’as pas cessé de t’entrainer dans a montagne, allant jusqu’à disparaître des semaines entières… Et voilà que ce soir, tu passes du bon temps avec nous… Tu vas bientôt partir pour Kumo, n’est-ce pas ? … Mais vraiment, tu es sûre de vouloir… »

Elle s’interrompit en voyant le sourire doux et confiant de son amie. Jamais encore elle ne lui avait vu une telle sérénité. Leurs compagnons reprirent la route vers l’unique restaurant du village. Elles leur emboitèrent le pas, en silence. Les premiers arrivés entrèrent assez bruyamment dans la petite auberge et passèrent commande alors que les autres cherchèrent la meilleure place. Kei’, par habitude, se plaça face à la porte, Kyoko s’agenouilla à côté d’elle et bouda quand le fanfaron à la bosse fit mine de s’asseoir à la place voisine. Kei’ observa le grand brun rougir puis échanger sa place avec un autre, sans pour autant quitter la jolie Kyoko du regard. Elle en fit la remarque à son amie, laquelle prit à son tour des couleurs. Ce qui ne passa pas inaperçu : on rigola, charriant l’un, encourageant l’autre ; puis le repas fut servi, la discussion changea son cours. Kyoko en profita pour poser une dernière question à son amie.

« Quand ? »

« Demain. »

La nuit était bien avancée quand les jeunes gens quittèrent l'auberge et se séparèrent. Kyoko et Keiky firent un bout de chemin avec deux de leurs amis puis se dirigèrent vers le nord du village en empruntant des petites ruelles sinueuses dont les pierres rendues glissantes par le gel roulaient sous leurs pas. Les deux jeunes femmes marchèrent en silence jusqu’à arriver devant une petite maison, modeste mais agréable à vivre. Une vieille femme, la grand-mère de Kyoko, les accueillit chaleureusement et leur prépara du thé pendant qu’elles se déchaussaient. Keiky en profita pour annoncer son départ et remercia comme il se doit ses hôtes pour l’hospitalité qu’elles lui avaient offerte depuis son retour puis la maisonnée alla se coucher. Cela faisait maintenant plus d’un an que les deux amies partageaient la même chambre mais Kyoko ne parvenait toujours pas à s’habituer à la cicatrice que la kunoichi portait dans le dos, et qui se reproduisait à l’identique sur sa poitrine. Instinctivement, la jeune femme détourna son regard quand sa compagne de chambrée entreprit de se changer. Elle ne tarda pas à l’imiter, se glissa sous la couverture et s’endormit presque aussitôt.
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MessageSujet: Re: Serment sur un tertre   Serment sur un tertre EmptyJeu 19 Nov - 0:43

Le ciel, toujours bas, ne laissait pas deviner que l’aurore approchait. Tout semblait endormi, même les cheminées ne fumaient plus. Pourtant, Keiky était déjà debout et s’affairait dans l’obscurité la plus complète. Elle avait fait une toilette de chat et nouait à présent sur sa tunique noire sans manche une ceinture d’un tissu de la couleur de ses yeux. Quelques secondes après, elle se coiffa et attacha ses cheveux avec une cordelette noire. Puis, sans faire le moindre bruit, elle emballa ses affaires qui se résumaient à peu de choses : ses habits de rechange, son uniforme de jounin et une petite trousse de toilette et de soins qu’elle fourra dans un sac à dos. Keiky revint alors vers le lit : un pied sur le matelas, elle banda sa cuisse avant d’y fixer un étui à shuriken et acheva sa préparation en attachant un fourre-tout à la taille. Elle était fin prête, bien avant l’heure du départ. Pour tuer le temps, la jeune femme plongea la main dans son fourre-tout, en retira un kunai et s’amusa à le manipuler, jusqu’à ce que la faible luminosité du matin pénètre par l’unique fenêtre de la pièce. Soudain, le silence fut brisé par le froissement des draps. Keiky cessa immédiatement tout mouvement et se figea, de peur de réveiller cette jeune femme qu’elle chérissait comme une sœur. Son amie d’enfance venait d’adopter la position fœtale. Elle avait en outre fermé les poings tout près de son visage. Keiky trouva le tableau touchant, un sourire fendit ses lèvres tandis qu’elle la recouvrait. La scène lui évoqua des souvenirs à la fois douloureux mais précieux.


« Obasan ! Obasan !!! »

Un adolescent de seize ans frappait avec force la porte de la maisonnée. Il ne s’arrêta pas, même lorsque les lumières vacillantes des bougies s’allumèrent à l’intérieur. Bien au contraire, il redoubla ses coups. Une vieille femme finit par lui ouvrir, à la fois interloquée et fâchée d’être réveiller en pleine nuit. Mais quand elle vit la fillette enveloppée dans une grosse couverture et pendue au cou de son frère, la grand-mère s’empressa de faire rentrer les enfants et s’empara de la malade malgré les réticences de l’adolescent. Une femme d’une trentaine d’années ne tarda pas à les rejoindre. Elle attira le jeune homme à l’écart et lui demanda d’aller chercher du bois dans l’arrière-cour.

« Berlu ! Allons, ne traine pas, mon garçon ! Va chercher ce bois ! Vite ! » Puis à l’adresse de la vieille femme : « je vais chercher une autre couverture et préparer de l’eau. Autre chose ? »

Une voix vieillissante mais ferme lui répondit : « non, ça ira, merci. Ah si, le futon… »

« Compris, je t’apporte ça. Ah Berlu ! Occupe-toi du feu. Les allumettes sont là. »

L’adolescent s’exécuta : il déposa le bois prêt de l’âtre, remua les braises, jugea que cela ne serait pas suffisant pour faire repartir le feu, disposa donc quelques brindilles bien sèches et gratta une allumette. Il attendit un peu avant de rajouter une bûche. C’est seulement après s’être assuré que le feu ait pris qu’il se tourna vers la grand-mère, lui lançant un regard mêlé d’inquiétude et d’interrogation. La vieille femme l’ignora, occupée qu’elle était à broyer diverses plantes médicinales. C’est alors que la jeune femme revint, un baquet d’eau fraiche sous le bras et des linges propres sur l’autre. L’adolescent l’aida à se débarrasser de son fardeau.

« Merci. Ne t’inquiète pas, ça va aller. » Elle lui adressa une tape amicale avant de mouiller un linge et d’entreprendre de rafraichir la fillette en nage. « Peux-tu apporter le futon ici ? »

Berlu fonça dans la chambre de la grand-mère, plia le futon en quatre et le transporta dans la salle commune où il l’installa non loin du feu avant de prendre la fillette pour la coucher. Mais la petite fille de six ans refusait de le lâcher. Il s’installa alors en tailleur face au feu, fit asseoir sa petite sœur entre ses jambes et l’emmitoufla dans les couvertures avant de la serrer dans ses bras. La femme lui tendit un linge mouillé qu’il appliqua sur le front de l’enfant. Il eut le temps de mouiller plusieurs fois le linge avant que la grand-mère ne finisse la préparation. Elle appliqua du baume sur la poitrine de la petite malade, ainsi que dans son dos, en réserva une moitié et donna le resta à sa fille pour qu’elle prépare une décoction buvable. Soulagée par le baume, Keiky avait fini par s’endormir.

De ce qui c’était passé ensuite, elle n’en avait gardé aucun souvenir, si ce n’est qu’elle se réveilla non pas dans les bras de son frère mais au côté de Kyoko qui avait alors cinq ans. Cette dernière dormait blottie contre Keiky, les poings fermés ramenés près de son visage, comme à cet instant. Kyoko, à sa manière, s’était substituée à Berlu qu'on avait envoyé en mission. C’est ainsi qu’elles devinrent inséparables, se soutenant mutuellement dans les pires moments de leur vie.

Une lumière dorée tira Keiky de ses pensées. On entendit des bruits de pas, puis des portes de placard s'ouvrir et de la vaisselle tinter. La grand-mère venait de se lever, et sans doute envisageait-elle de préparer le petit-déjeuner. Aussi, la jeune femme rangea-t-elle son kunai et rejoignit la vieille femme pour l'aider.
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MessageSujet: Re: Serment sur un tertre   Serment sur un tertre EmptyVen 20 Nov - 14:39

« Déjà debout ? », feignit de s’étonner la vieille femme en voyant Keiky apparaître dans l’embrasure de la porte. « Et Kyoko ? »

« Elle dort comme un bébé ! »

Les deux femmes échangèrent un sourire complice. Car il était de notoriété publique que Kyoko n’était pas matinale, se révélait grincheuse au réveil et n’appréciait pas qu’on le lui fasse remarquer. Keiky laissa toutefois la porte ouverte derrière elle, espérant que le bruit et la lumière finiraient par réveiller la belle au bois dormant. Elle savait que Kyoko voulait l’accompagner jusqu’aux portes du village et préférait mille fois une Kyoko mal réveillée à une Kyoko folle de rage si jamais elle partait sans un au revoir. Une bonne dizaine de minutes plus tard, Keiky finissait sa collation et terminait de remplir son sac avec une gourde et des boulettes de riz qu’elle se réservait pour midi. Dans la chambre restée ouverte, la vieille femme secouait sa petite-fille dans l’espoir de la réveiller. Elle y parvint, non sans mal. Kyoko s’était redressée sur un coude. Cheveux ébouriffés, regard vaseux, elle tentait mollement de revenir à la réalité. Mais elle abandonna vite et se recoucha. Nouvelles secousses.

« Dépêche-toi, Kei va bientôt partir, debout ! »

« Hum ? »

Cette fois-ci Kyoko vit par la porte ouverte son amie d’enfance, habillée et équipée, sirotant une boisson chaude. Un sac à dos et un panier repas étaient en attente sur la table. Ce fut le déclic. Kyoko repoussa les draps, se leva d’un bond, gratifia son aïeule d’un baiser et s’empressa de se débarbouiller. En quelques minutes seulement, elle fut prête. Et d’humeur maussade, comme l’on pouvait s’y attendre. Après de rapides recommandations et une tendre embrassade, Keiky salua la vieille femme et se mit en route. Kyoko la rejoignit aussitôt : elles traversèrent le village encore endormi, sans échanger un mot. Il fallait à Kyoko le temps de se remettre de son brusque réveil, aussi Keiky se gardait-elle de la taquiner…

« Qu’il est tôt ! Pas idée de partir pour Kumo de si bonne heure ! Tu n’y seras jamais avant ce soir, de toute façon, ça te coutait quoi de partir plus tard ? Tu es pressée ? »

Elles venaient de franchir les portes du village et foulaient à présent l’unique route menant à Kumo. La campagne environnante était blanche de givre, et incroyablement silencieuse. Kyoko frissonna malgré son manteau de laine.

« Pas spécialement. Mais tu es levée, donc autant partir maintenant ! » Keiky s’attendait à ce que son amie lui fasse la grimace en guise de réponse et ne fut pas déçue. « J’y serai en soirée, si tout va bien. »

« Ah ! Tu vois, tu l’admets toi-même que c’est imposs… Quoi ?!? »

« Il faut trois jours en marchant. Mais un seul pour un ninja. Grand maximum. »

« Les ninjas sont vraiment étonnants… »

« Moi, ce qui m’étonne, c’est que le grand brun ait réussi à te séduire. Je le pensais manchot… »

Kyoko piqua son fard et protesta énergiquement. Quand elle s’aperçut que la kunoichi n’espérait que ça, il était trop tard. Elle dut supporter les railleries jusqu’à leur destination, une petite falaise qui surplombait la vallée. Un étroit sentier menait jusqu’au sommet en zigzagant entre les rochers. En meilleure saison, le sentier était praticable mais le gel le rendait dangereux, trop dangereux pour que Kyoko envisage l’ascension. C’est donc au pied de la falaise que les deux amies se séparèrent, non sans se promettre de se revoir bientôt et de se donner des nouvelles. Les larmes aux yeux, Kyoko s’en était retournée au village, seule.

La kunoichi regarda la jeune femme s’éloigner, jusqu’à ce que cette dernière disparaisse au loin. Puis elle leva la tête vers la falaise, comme si elle cherchait à voir ce qui l’attendait au sommet. Elle eut un bref instant d’hésitation, pendant lequel elle serra les poings sur le vide, avant de s’engager sur le sentier. Un dernier au revoir encore et elle pourrait enfin se mettre en route pour Kumo.


[Keiky ou l’art de pondre un RP où rien ne se passe, mouahahah ! Bon, les prochains épisodes seront plus animés, promis ! ^^]
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MessageSujet: Re: Serment sur un tertre   Serment sur un tertre EmptyJeu 26 Nov - 8:36

L’ascension durait déjà depuis une bonne heure quand le ciel du petit matin commença à s’encombrer de nuages menaçant. Mais la kunoichi n’en fit pas de cas. Elle avait concentré toute son attention à un petit monticule de terre qui se dressait au point culminant de la falaise, à quelques dizaines de mètres devant elle. Keiky progressa d’un pas sûr mais volontairement lent sur la roche lissée par les intempéries. Arrivée devant le tertre, elle s’arrêta pour lire l’inscription gravée dans la pierre qui semblait émerger du monticule bombé et récemment débarrassé des mauvaises herbes. Une inscription dont elle connaissait les moindres détails puisqu’elle en était l’auteur.

La jeune femme fouilla dans sa mémoire pour se rappeler de l’époque où elle avait érigé cette pierre tombale. C’était à la mort de son frère. Elle avait dix ans et toute l’admiration qu’elle lui portait s’était matérialisée sur cette falaise qu’elle avait eue, alors, tant de mal à gravir. Tout autant qu’elle avait peiné à graver cette pierre durant plusieurs jours avant de puiser dans ses forces d’enfant pour la dresser ici-même. La petite fille espérait ainsi que son frère trouverait le repos s’il pouvait, de sa dernière demeure, embrasser d’un seul regard la vallée du pays de la foudre et son village. Néanmoins, aucun corps ne reposait en ces lieux. Mais ils étaient chargés de vieux souvenirs.


« Grand frère ! »

« Oh mais qui voilà ? C’est ma princesse ! »

Un jeune homme de vingt et un ans, cheveux bruns ébouriffés, cligna des yeux en voyant la fillette de huit ans débouler de derrière un arbre. Il feignit la surprise et mima une fuite tout en s’arrangeant pour se laisser attraper. Mais elle lui sauta dessus avec tant de ferveur que bien malgré lui, il tomba à la renverse, sa petite sœur dans les bras. Victoire totale pour Keiky qui venait de terrasser le jounin Berlu. Et elle n’en était pas peu fière.

« Woh, c’est qu’elle est forte, ma ‘tite princesse ! Mais elle ne peut rien faire contre mon attaque spéciale… Technique interdite des milles guiliguili !!! »

Keiky eut un sourire en se revoyant se tortiller et rire aux éclats sous les chatouilles d’un grand frère mauvais joueur. De retour à l’instant présent, elle déposa son sac à dos, s’accroupit pour fouiller dedans et en sortit un objet soigneusement emballé dans du tissu orné du motif de Kumo. Elle le déballa avec une prudence mêlée de nostalgie. C’était sa plaque de ninja, la preuve qu’elle était une jounin de Kumo. C’était aussi la plaque qui s’était brisée en deux lors du combat qui avait failli lui couter la vie. Keiky ne connaissait que trop bien l’importance de cette plaque, son frère le lui avait appris.

« Tu sais, princesse, je veux devenir le plus fort pour vous protéger tous. C’est pour ça que je porte ce bandeau. »

D’un grand sourire beta, il montra de l’index la plaque qu’il portait sur le front. La fillette, guère convaincue, pencha la tête sur le côté et regarda son frère sans rien dire. Puis elle regarda les arbres sur lesquelles il s’entrainait quelques minutes auparavant. Elle n’avait pas encore sept ans mais était déjà bien assez intelligente pour comprendre que son frère prenait la grosse tête…

« Tu ne me crois pas !? Pfff, petite, je vais te dire une bonne chose. Tu connais la spécificité des anbus de Kumo ? Ils portent le katana et ont l’affinité Raiton ! Comme moi ! »

Pour seule réponse, Keiky pinça les lèvres dans une moue dubitative. Le grand frère, remonté, décida de lui faire une démonstration de ses talents. Il dégaina son katana et se concentra. De petits arcs électriques commencèrent à se former près de la garde et se propagèrent rapidement le long de la lame. Il se rua sur un arbre, son katana fendit les airs et entailla l’énorme tronc. Mais le raiton n’étant pas suffisamment bien dosé, les éclairs parcoururent furtivement l’entaille avant de s’évanouir sans laisser la moindre trace. La démonstration était un échec. D’abord surprise, la fillette était finalement partie d’un fou rire alors que le ninja, pataud, gardait la tête basse. Il avait fini par s’entrainer pendant les deux jours que durait sa permission et à force d’acharnement, il avait réussi à maitriser la technique et à regagner du même coup l’admiration de sa petite sœur.

Keiky déposa sa plaque ninja au sol, se leva et se dirigea vers les arbres. Elle s’arrêta devant l’un d’eux et caressa du bout des doigts une boursouflure impressionnant sur l’écorce d’un arbre plusieurs fois centenaire. C’était une cicatrice laissée par Berlu lorsqu’il s’entrainait. Keiky n’avait jamais pu oublier cette image, celle d’une lame parcourue de mille éclairs et fendant les airs pour s’abattre sur la cible laquelle était à la fois entaillée par le fil et brûlée par le raiton. Elle avait également pu vérifier les dires de son frère concernant les anbus puisque les deux jumeaux maitrisaient bien le raiton et les katanas.


*… anbu, hein ?*

Cette fois-ci, elle observa sa main. Comme pour tester sa motivation, elle malaxa son chakra jusqu’à ce que de fins éclairs apparaissent sur sa main. Puis elle cessa le flux de chakra et ferma le poing. Un rocher attira alors son regard : il était zébré d’entailles peu profondes mais aux lèvres déchiquetées. Ce n’était plus l’œuvre de Berlu, cependant. D’un geste vif, Keiky lança un fil qui enlaça ledit rocher avant d’être parcouru d’électricité. La roche se craquela. Comme mu par une volonté propre, le fil se retira soudain, laissant apparaître derrière une énième entaille dans la roche. Satisfaite, la kunoichi retourna devant le tertre ramasser les débris de plaque qu’elle y avait laissés.

« Grand frère, tu rêvais de devenir anbu, et je pensais le devenir pour toi et en ton nom. Mais je me trompais. Les anbus ne combattent pas pour les morts. Ils protègent exclusivement les vivants. Un an… Cela m’aura pris un an pour le comprendre. Mais rassure-toi, je vais bien à présent. Je deviendrai anbu, pour mon village et mon pays, pour mes amis et pour moi ! »

C’est ainsi que Keiky abandonna définitivement ce prénom qui n’était pas le sien et renouvela son serment d’allégeance envers Kumo en tant que Keiky, sœur cadette de Berlu Iga. Il était temps à présent d'écrire une nouvelle page de sa vie, une nouvelle histoire ! Direction Kumo !

[et voilà ce qui signe mon retour !]
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